À l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse célébrée le 3 mai dernier, le CORACON (Collectif des Radios Communautaires et télévision du Nord-Kivu) a organisé un panel dans le territoire de Lubero en province du Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
85 journalistes locaux et les autorités de l’état de siège étaient conviés. Cette rencontre a revêtu une importance particulière dans un contexte où le Nord-Kivu est sous état de siège depuis 3 ans. Les relations entre les journalistes et les autorités militaires étaient jusqu’alors molles, restreignant ainsi la diffusion d’informations précises et fiables aux auditeurs.
Cependant, cette rencontre a permis un rapprochement entre ces deux acteurs de la société de Lubero. Sous le thème « Le rôle du journaliste dans un contexte de conflits armés : promouvoir la communication pour la paix et lutter contre les fausses informations », les journalistes ont pu exprimer leurs préoccupations directement aux autorités militaires et civiles présentes.
Le lieutenant-colonel Mack Azukay, porte-parole des opérations front nord, a affirmé avec fermeté : « Nous ne sommes pas ennemis des journalistes, en particulier ceux qui respectent la déontologie journalistique et les lois du pays. » Cette déclaration rassurante encourage les journalistes à intensifier les efforts pour établir une communication constructive avec les autorités militaires, garantissant ainsi une meilleure transmission des préoccupations des auditeurs et en retour diffuser les réponses recueillies aux populations locales.
Au cours de la réunion, les journalistes ont souligné le besoin crucial de formations supplémentaires pour répondre aux attentes des autorités militaires et des populations. La journaliste Aimerance Syapengwa, exprimant sa gratitude envers le CORACON, a partagé son expérience, soulignant que cette rencontre lui a offert l’opportunité inestimable de rencontrer pour la première fois les autorités de l’état de siège. Cette nouvelle dynamique permettra à Aimerance et à ses collègues de tisser des liens plus étroits avec les autorités militaires, facilitant ainsi une communication plus fluide et régulière.
En concluant son intervention, le lieutenant-colonel Mack Azukayi a réitéré l’importance du respect mutuel et de l’adhésion aux normes éthiques et légales dans la pratique journalistique.
Les journalistes, reconnaissants pour cette opportunité de dialogue, ont exprimé leur engagement à maintenir une communication ouverte et constructive avec les autorités militaires, contribuant ainsi à promouvoir la paix et à lutter contre la désinformation dans la région.
Cette célébration du 3 mai a donc marqué un tournant crucial dans les relations entre journalistes et autorités militaires dans le territoire de Lubero et le CORACON compte bien multiplier ces genres des rencontres dans toute la province.