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Les délégués de la presse du Nord Kivu avec le lieutenant Général, NDIMA KONGBA Constant, Gouverneur (uniforme verte) et le Vice-gouverneur, EKUKA LIPOPO (en tenue bleue). Photo: CORACON.

 Le travail des journalistes pendant l’état de siège

Le Collectif des Radios et Télévisions Communautaires du Nord Kivu, CORACON, en partenariat avec l’Union Nationale de la Presse du Congo, UNPC et d’autres associations corporatives de la presse organise une série d’activités de plaidoyer en faveurs des journalistes pendant la période de l’état de siège. Objectif, faciliter le travail des journalistes pendant cette période exceptionnelle.

En Septembre dernier, au cours d’une audience au cabinet du Gouverneur de la Province, des recommandations qui insistent sur le respect de la liberté d’expression malgré les restrictions liées à la matérialisation de l’état de siège lui ont été adressées. Elles étaient contenues dans une note de plaidoyer qui soutient que le travail des journalistes, quand il est bien fait, contribue à la pacification.

Depuis le mois de mai 2021, le Président de la République Démocratique du Congo, Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO a instauré, par l’ordonnance N°21/015 du 03 MAI 2021, un état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Cette décision intervient dans l’objectif de restaurer la paix dans ces 2 entités de la RD Congo.

L’état de siège est un dispositif juridique généralement mis en œuvre par le gouvernement en cas de péril imminent pour la nation. Il comprend plusieurs dispositions qui changent la façon d’organiser la gestion du territoire concerné. Par exemple, l’armée remplace la police pour assurer la sécurité publique, certaines libertés de l’État de droit sont fortement restreintes ; les médias sont contrôlés.  Couvre-feu, mobilisation nationale peuvent se décider rapidement à l’appréciation de l’autorité du lieu ; les tribunaux civils sont remplacés par des tribunaux militaires. La population est beaucoup plus surveillée.

La perception de la population face à l’état de siège

Le défi au Nord-Kivu est que ce concept reste peu ou mal compris par les acteurs politico-administratifs, ceux de la société civile et la population elle-même. Certains pensent que l’état de siège vient supprimer les droits des citoyens, parmi lesquels le droit à l’information. D’où ils s’abstiennent de donner de l’information aux médias sous prétexte qu’on est sous état de siège.

 Les journalistes se retrouvent alors dans l’incapacité de développer certains sujets par manque des sources officielles. La population quant à elle se retrouve dans une situation de victime, car elle a besoin quotidiennement d’une bonne information pour mieux contribuer au rétablissement de la paix.

Lors de la récente rencontre des représentants de la presse du Nord Kivu avec le Gouverneur, l’autorité provinciale a exprimé la volonté de faciliter aux médias, leur travail d’informer la population. Le lieutenant Général, NDIMA KONGBA Constant a dit qu’il restera ouvert aux journalistes qui souhaitent obtenir de l’information. Tout en reconnaissant que nombreuses personnes comprennent mal les dispositions de l’état de siège. Il a recommandé aux médias de prendre de leur temps pour expliquer à la population ses droits et ses devoirs durant cette période.

Le rôle que doivent jouer les associations corporatives des journalistes

Le Gouverneur du Nord-Kivu a aussi recommandé aux associations corporatives des journalistes de déployer encore plus d’efforts dans le « redressement » de certains journalistes à savoir ceux qui ne respectent pas les dispositions de la déontologie et de l’éthique professionnelle.

Par ailleurs, la délégation des journalistes au cabinet du Gouverneur de la Province du Nord Kivu a exigé de l’autorité provinciale plus de protection en faveur des journalistes. Occasion d’évoquer les cas des journalistes forcés de vivre en clandestinité, ceux qui reçoivent des menaces et d’autres qui sont interpelés à tout bout de champ en ignorant les règles d’usage.

La rédaction du CORACON.