You are currently viewing Nouveau vaccin contre Ebola
Cet enfant reçoit le vaccin contre Ebola à Beni. Photo: Jerome Delay/Associated Press.

Nouveau vaccin contre Ebola

Le secrétariat technique de la riposte contre Ebola a annoncé un deuxième vaccin contre cette maladie le lundi 7 Octobre, à Goma, en République démocratique du Congo (RDC). Mais beaucoup d’habitants de la ville ne savent pas encore l’utilité du vaccin dans la riposte et le moyen d’y accéder.

Mobiliser la communauté à accepter le vaccin, c’est le travail de la commission « vaccination » de la riposte contre Ebola. Son coordonnateur, le docteur Stéphane Hans Bateyi explique que le défi majeur, c’est la résistance communautaire. Cette résistance est souvent basée sur les rumeurs répandues sur l’épidémie d’Ebola. Par exemple, les questionnements de l’étudiant Fiston Bauni illustrent l’inquiétude du docteur Bateyi : « D’où vient ce vaccin ? N’a-t-il pas des effets secondaires sur la santé ? »

Mais à Goma, il n’y a pas que des incrédules sur le vaccin. C’est le cas de Bien-Aimée Barazani, qui s’est fait vacciner pendant son stage à l’hôpital militaire de Goma. Elle déclare :’’Voici 3 mois depuis que je me suis fait vacciner, et il n’y a aucun malaise, je suis en forme.’’

Les concernés par le vaccin contre Ebola

Mais alors, qui peut se faire vacciner ? Le docteur Stéphane Hans Bateyi explique que la vaccination a déjà fait ses preuves dans le combat contre Ebola, surtout dans l’approche de la « vaccination en ceinture ». Cela veut dire que seuls les contacts d’un cas positif à Ebola, les contacts de ces contacts, le personnel médical et humanitaire, les travailleurs de première ligne (exposés) sont vaccinés.

Cette approche a été préférée à la vaccination de masses pour diverses raisons dont notamment : « le caractère expérimental du vaccin », fait savoir le docteur Michel Yao, responsable de la riposte contre Ebola, à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Goma. Par conséquent, aucun groupe ou un individu isolé ne saurait être vacciné sans se retrouver dans le criterium, précise John Johnson, l’expert de la vaccination à Médecin sans Frontières (MSF) à Goma.

Le nouveau vaccin contre Ebola

La perspective d’une vaccination plus étendue devient maintenant plus réaliste car l’introduction du vaccin de Johnson&Johnson vient en complément au vaccin R-VSV de l’entreprise Merck. Johnson&Johnson qui est aussi administrable par injection sera servi à partir de novembre prochain, a fait savoir le docteur Jean-Jacques Muyembe, secrétaire technique de la riposte contre Ebola, le lundi 7 octobre. Contrairement au R-VSV, ce deuxième vaccin sera administré à des groupes à risque de propager le virus, en cas de persistance de l’épidémie, a laissé entendre le docteur. À Goma, ce sont les commerçants transfrontaliers, à la petite barrière Congolo-Rwandaise, qui en bénéficieront les premiers.

Selon le secrétaire technique de la riposte, ils sont 64 000 personnes à faire des navettes au quotidien à la petite-barrière. Leur vaccination répond, d’autre part, à l’initiative des autorités rwandaises de vacciner leurs commerçants qui viennent travailler en RDC.

De l’approche en ceinture à celle des masses restreintes, avec la venue de Johnson &Johnson, la vaccination des groupes va commencer à Goma dans deux aires de santé : Majengo et Kahembe, a annoncé le docteur Muyembe.

Frédéric FERUZZI