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Gisèle BAGHENI, chargée du genre de Coracon lit la déclaration, entourée de quelques femmes journalistes des radios communautaires du Nord Kivu.

Déclaration du Collectif des Radios et télévisions Communautaires du Nord-Kivu sur la situation des femmes journalistes pendant la guerre au Nord-Kivu à l’ occasion de la journée internationale des droits de la femme.

Chers membres de la presse,

Autorités gouvernementales de la RD Congo,

Membres de la communauté internationale,

Chers partenaires,

En cette occasion de la célébration de la journée internationale des droits de la femme, nous levons notre voix pour dire non aux atrocités subies par la femme du Nord-Kivu en général et la femme journaliste en particulier suite à la guerre que subit la RDC actuellement.

Au nom du CORACON, nous nous exprimons notre profonde préoccupation suite à la situation sécuritaire critique au Nord-Kivu, où les actes de violence perpétrés par les assaillants du M23, soutenus par le Rwanda, ont causé des souffrances incommensurables. Dans les zones de Rutshuru et Masisi qui sont, jusque-là,  les plus frappées par ces violences, plus de 30 radios sont réduites au silence soit parce qu’elles ont totalement coupé leurs programmes, soit parce qu’elles ont suspendu des programmes non alignés à la logique des assaillants. En ville de Goma, la peur affecte la population qui assiste impuissante à des scènes macabres, où des bombes tombent sur des civils non impliqués dans les combats.

Nous attirons, en particulier, votre attention sur le sort des femmes journalistes, parmi les millions de déplacés, qui ont dû fuir leurs foyers par crainte pour leur sécurité. Ces femmes journalistes se sont senties plus exposées suite notamment à l’histoire du viol tristement, utilisé comme arme de guerre par bon nombre des belligérants dans différents conflits armés vécus à l’est du Congo.

CORACON refuse catégoriquement cette situation alarmante et alerte sur la nécessité de désamorcer la crise. Les femmes journalistes de Rutshuru et de Masisi, contraintes à l’exil, ainsi que celles de la ville de Goma, ne devraient pas avoir à craindre pour leur vie simplement en exerçant leur métier. Leur voix est essentielle pour informer le public qui doit utiliser la bonne information pour faire face à cette crise. Les femmes journalistes de Goma, les femmes journalistes déplacées ainsi que toutes les autres couches de la population,  craignent pour le lendemain, avec notamment cette violente pression de la guerre qui asphyxie la ville économiquement et dans le domaine des libertés civiles. s

A cet effet, nous appelons à une action immédiate à différents niveaux :

Aux médias)

Nous exhortons la presse à sensibiliser davantage sur la situation des femmes journalistes déplacées, à leur donner une voix et à dénoncer toutes les violences envers elles et envers tout journaliste ;

Au Gouvernement de la RD Congo)

Nous appelons le gouvernement de la RD Congo à renforcer la protection des journalistes et à rétablir l’ordre dans les territoires de Masisi et de Rutshuru pour favoriser un prochain retour des déplacés y compris celui des femmes journalistes ;

A la Communauté Internationale)

Nous sollicitons la solidarité de la communauté internationale pour soutenir les médias du Nord-Kivu et ces femmes journalistes déplacées afin de leur permettre de continuer à jouer leur rôle dans la construction des informations qui rendent les citoyens plus libres et plus responsables.

CORACON réaffirme son engagement indéfectible pour la paix et la protection des femmes journalistes au Nord-Kivu et croit en un avenir où ces femmes pourront exercer leur métier en toute sécurité, contribuant ainsi à une société informée et équilibrée.

Nous vous remercions.

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