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Les membres del'Association des usagers des réseaux d’eau potable pour la vie (ASUREPVIE) en table ronde. Beni, septembre 2024

Beni : 60 habitants s’engagent pour une meilleure gestion des déchets toxiques afin de prévenir les conflits communautaires

« Désormais, grâce à cette activité, je sais comment mieux gérer mes déchets, j’ai acquis de nouvelles connaissances que je vais certainement partager avec les autres membres de ma communauté », témoigne Masika Mapati Yvette, vice-présidente de l’Association des usagers des réseaux d’eau potable pour la vie (ASUREPVIE) et sensibilisatrice dans la commune de Mulekera.

Ces propos ont été tenus dans le club d’écoute organisé par le Collectif des Radios et Télévisions Communautaires du Nord-Kivu (CORACON), le dimanche 22 septembre 2024, dans la cellule Ntoni, située dans le quartier Kalinda, commune de Mulekera à Beni. La rivières Munyabelu traverse cette entité. Ce quartier regorge aussi plusieurs entreprises locale et brassicole.

 Selon Julie Londo, éditrice point-focal à Beni au CORACON, « Le problème de gestion des déchets persiste encore en ville de Beni, comme dans ses environs, et engendre des conflits communautaires. Beaucoup d’habitants ne savent pas encore faire la distinction entre les déchets biodégradables et non biodégradables. »

Ce manque de sensibilisation est à l’origine de nombreux conflits. Dans le quartier Kalinda, par exemple, la rivière Munyabelu est utilisée par les habitants pour faire la lessive et nettoyer des ustensiles, mais elle est souvent polluée par des déchets provenant des entreprises de fabrication de boissons ainsi que des habitations situées à proximité. Les résidents se plaignent fréquemment de cette pollution et accusent les entreprises responsables, provoquant des tensions, comme l’a rapporté la journaliste.

Cette activité, menée en collaboration avec l’ASUREPVIE, portait sur le thème « Comment gérer un conflit lié à la gestion des déchets toxiques » dans le but de prévenir et de résoudre les conflits communautaires engendrés par une mauvaise gestion des déchets.

Les membres del'Association des usagers des réseaux d’eau potable pour la vie (ASUREPVIE) en table ronde. Beni, septembre 2024

Le CORACON a organisé ce club d’écoute dans le cadre de son programme Tujenge, axé sur la prévention et la résolution pacifique des conflits. L’objectif est également de promouvoir la bonne gouvernance à travers des institutions plus responsables, dignes de confiance, et plus réactives aux besoins des citoyens, tout en encourageant une croissance économique inclusive et diversifiée.

Cette sensibilisation vise à doter la communauté de connaissances essentielles pour gérer efficacement les déchets toxiques et ainsi prévenir les conflits qui en découlent.

Le programme Tujenge, financé par l’USAID, mobilise un consortium d’organisations internationales et locales pour promouvoir la paix, la gouvernance, et la protection des ressources naturelles dans l’est de la RDC. Sous la coordination de Mercy Corps, il inclut des partenaires comme International Alert pour la résolution des conflits, la Wildlife Conservation Society pour la protection environnementale, et l’Alliance for Responsible Mining pour des pratiques minières responsables. D’autres organisations, comme HIVE, la Chambers’ Federation, l’APROHDIV, Justice Plus, SOFEPADI, CORACON, et le Pole Institute, jouent un rôle clé dans la mobilisation communautaire et la sensibilisation aux enjeux locaux, avec une approche collaborative pour atteindre des objectifs communs.

Le programme Tujenge poursuit plusieurs objectifs essentiels : il vise à promouvoir la paix et la cohésion sociale en s’attaquant aux causes profondes des conflits et en empêchant le recrutement des jeunes dans les groupes armés ; à renforcer la gouvernance locale en améliorant la transparence et l’efficacité des services publics essentiels ; à protéger les ressources naturelles en luttant contre leur destruction et leur exploitation illégale ; à encourager une croissance économique inclusive, durable et respectueuse de l’environnement ; et à favoriser la participation communautaire par un dialogue et une mobilisation sociale pour un développement harmonieux et durable.