Le Collectif des Radios et Télévisions Communautaires du Nord-Kivu a reçu un soutien, on ne peut plus clair, du gestionnaire de l’entité de Beni pour ses activités qui facilitent la communication entre les autorités de l’état de siège et les journalistes. « Ce genre de rencontre nous permet d’avoir le feedback sur notre façon de gérer l’entité sous notre responsabilité. Dans certains cas nous ne facilitons pas le travail aux journalistes. Cette rencontre avec la presse nous permet de corriger nos erreurs pour le bien-être de nos populations. Des séances avec les professionnels des médias doivent être organisées régulièrement » a dit le colonel Kaloni Shalunga.
Ce témoignage est intervenu à l’occasion de la table ronde tenue à Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, à laquelle ont pris part 33 personnes sélectionnées parmi les femmes et hommes de la presse de ce coin de la Province du Nord-Kivu et les autorités politico-administratives. C’est pour la première fois, depuis l’instauration de l’état de siège, que des journalistes de la commune rurale d’Oicha se sont rencontrés avec les autorités territoriales de Beni. La rencontre a été tenue le 2 février 2024 et s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la radio que l’on commémore le 13 Février de chaque année.
Les discussions ont porté sur les stratégies de rapprochement des journalistes et les autorités de l’état de siège dans l’objectif de maximiser les chances pour la presse d’accéder à la bonne information du domaine public avant de la traiter et la diffuser via ses différents canaux et principalement les radios communautaires. Question de s’assurer que les informations que reçoivent les habitants des zones sous état de siège sont équilibrées, complètes et responsables.
La demande du Colonel est bien accueillie par le Coracon. C’est d’ailleurs son cheval de bataille. « Nous souhaitons qu’il y ait une bonne collaboration entre autorités et journalistes pour une meilleure circulation de l’information et une meilleure coopération de la population avec les services de sécurité » a expliqué Jarro Kamundu, assistant au programme au sein du CORACON.
La plupart des journalistes diffusent des informations sécuritaires sans contacter les sources officielles, a déploré l’administrateur. La rencontre vient répondre aux attentes des autorités territoriales de l’état de siège et des journalistes de la région. Le colonel Kaloni Shalunga a ainsi indiqué que la diffusion des informations non équilibrées ne favorise pas la collaboration entre population et les services de sécurité.
Le projet « accès à l’information fiable pendant l’Etat de siège au Nord-Kivu et en Ituri », duquel émane cette activité, est exécuté par un consortium de 5 organisations à savoir le CORACON, le CORACOPI (Collectif des radios communautaires de la province de l’Ituri), ELEZA RDC, JOURNALISTE EN DANGER et FREE PRESS UNLIMITED qui en assure le lead. Le projet est financé par l’ambassade de Pays-Bas en République Démocratique du Congo et permet d’accompagner les journalistes par le renforcement des compétences, le plaidoyer et dans la production des informations de qualité.
Depuis le début de ce projet CORACON a déjà organisé 7 rencontres entre les autorités politico-militaires de l’état de siège et des journalistes dans les villes de Goma, Butembo et Beni ainsi que dans les communes rurales de Kirumba et Oicha au Nord-Kivu.