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L’ambassadeur (en veste) de la Suède en RDC, Henric RASBRANT, visite le studio mobile festival ( Coracon/Internews). Photo: Coracon.

Festival Amani 2022, les radios communautaires soutiennent les actions de paix.

L’Est de la République démocratique du Congo (RD Congo) subit l’insécurité depuis plus 2 décennies maintenant. Ces guerres tirent leurs origines d’abord de l’arrivée  des réfugiés rwandais en 1994 lors du génocide, ensuite de l’entrée de l’AFDL en 1996. Depuis ces 2 évènements, en province du Nord-Kivu, les groupes armés surtout ceux à connotations tribales ont proliféré. Ici l’on massacre la paisible population, là-bas l’on incendié des maisons, on enlève les habitants d’où certains sont tués et d’autres libérés moyennant le paiement d’une rançon, pour ne citer que cela.  

Depuis quelques années, dans un élan de cri pour la paix, la population du Nord Kivu se mobilise dans une manifestation dénommée festival Amani, qui réunit des milliers de personnes pour exprimer sous différents aspects, le désir de la paix. Ici l’on invite les musiciens locaux, nationaux et internationaux qui expriment leurs vœux de paix à travers la musique et la danse.

La huitième édition de ce festival qui se tient en ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, a eu lieu du 04 au 06 février 2022. Pour les autorités sanitaires, cet évènement constitue un cadre pour renforcer la sensibilisation sur le respect des mesures barrières et combattre les rumeurs autour de la Covid19. Une occasion de donner aux communautés l’opportunité de trouver des réponses par rapport aux inquiétudes et aux fausses informations qui sont véhiculées par les réseaux sociaux et plusieurs autres canaux au sein de la communauté au sujet de cette pandémie.

Le bien fondé de ces activités

Le Collectif des Radios et Télévisions Communautaires du Nord Kivu (CORACON) et l’organisation Afia Amani Grands-Lacs (AAGL) avec l’appui financier de INTERNEWS, ont mené des activités au festival Amani 2022. Ces activités consistaient à sensibiliser les festivaliers et la population de Goma en général, sur différentes questions liées à la pandémie de Covid19 et de son vaccin, car a besoin de la paix, celui qui est en bonne santé dit-on.

Du vendredi 04 au Dimanche 06 Février 2022, CORACON et AAGL ont organisé six focus groups et 3 tables rondes qui ont réuni une centaine des festivaliers. Ces activités de masse étaient diffusées en direct de la fréquence festival Amani qui émettait sur la 95.9 MHZ. Ces émissions étaient aussi diffusées en direct sur la  page Facebook du CORACON. Certains internautes posaient des questions et recevaient des réponses des experts en direct du festival Amani. Les focus groups ciblaient toujours les groupes marginalisés comme par exemple des personnes vivant avec handicap, des femmes, des petits commerçants et des jeunes. Les tables rondes quant à elles ciblaient des leaders communautaires.

Les focus groups et tables rondes traitaient des rumeurs qui circulent dans la communauté autour du Covid 19 et son vaccin.

Les participants ont posé plusieurs questions par rapport aux sujets traités et ont donné certaines rumeurs qui circulent dans leurs zones.

Parmi les rumeurs qu’ont donné les participants, nous citons : « Le vaccin contre Covid19 rend stérile, les autorités compétentes, sanitaires et personnel soignant ne se font pas vaccinés car le vaccin contre Covid-19 est une bombe à retardement ; Ce sont des avions qui jettent le coronavirus dans l’air, la population aspire le virus et tombe malade ».

Pour semer une confiance en eux, les experts et spécialistes en santé invités dans ces activités ont apporté des réponses et explications aux questions et éclaircissements des rumeurs que donnaient les participants.

Témoignages et engagements

Christian-Kortal KAKULE, jeune de Goma, 18 ans : « J’avais peur de me faire vacciné car je n’avais pas des bonnes informations sur le vaccin. Des rumeurs d’anti-campagne qui circulaient sur le vaccin dans la communauté m’ont emballé. Comme j’ai maintenant des bonnes informations sur le vaccin grâce aux explications de l’expert, je vais me faire vacciner juste après cette activité sans prévenir mes parents car ils peuvent encore me décourager de le faire. »

Marie MADAWA, la trentaine : « Docteur, je suis convaincue qu’il est bon de prendre le vaccin, grâce à tes explications. Une chose, si tu me rassures que tu as déjà été vacciné en me montrant ta carte de vaccination, moi-même je vais le faire après cette activité. » 

« C’est vraiment regrettable que nous, leaders supposés connaitre pour sensibiliser les membres de nos différentes communauté n’avions pas de bonnes informations sur le vaccin contre Covid19, c’est grâce à cette table ronde que nous venons d’être bien informés par rapport au vaccin. Après cette séance, nous vous prions de nous accompagner jusqu’au stand où l’on vaccine les gens. Nous allons nous faire vaccinés en premier lieu pour mieux sensibiliser les autres », ont déploré 2 femmes et 2 hommes tous leaders communautaires qui ont pris part à l’une des tables rondes.

CORACON a aussi rendu disponible un studio mobile qui émettait sur la 95.9MHZ. Cette fréquence diffusait des bulletins en langue française et swahili, dénommés Journal du festival, qui parlaient des activités du festival en général. 9 radios communautaires de la ville de Goma et une du territoire de Nyiragongo ont relayé cette fréquence durant les 3 jours de 16h30 à 16h55, lors de la diffusion des bulletins.

La ministre de culture et art Maitre, KATY FURAHA , le ministre de la communication,Patrick MUYAYA, l’ambassadeur de Suède en RDC, Henric RASBRANT ainsi que d’autres personnalités nationales et internationales ont visité le stand INTERNEWS-CORACON-AAGL, et ont lancé des messages de paix sur la fréquence du festival en direct du studio mobile du CORACON.

Une année après, sans organisation du festival suite au confinement dû à la Covid 19, le festival Amani s’est tenu pour sa première fois au Village IHUSI dans le quartier Kyeshero. Cette façon d’organiser a réjoui certains festivaliers qui ont trouvé cet endroit très spacieux comparativement au collège MWANGA où se tenaient les éditions passées. D’autres par contre ont évoqué des difficultés des moyens des transports pour ceux qui vivent dans la partie Est de la ville qui semble être plus peuplée que la partie Ouest ou s’est tenue le festival.

La rédaction du Coracon.