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8 mars 2023 : Les femmes des radios communautaires et l’usage du numérique.

« Je contacte des fournisseurs et je vends mes produits grâce aux réseaux sociaux » témoigne Madame Aline NDALIKO secrétaire exécutif du réseau des femmes entrepreneurs de la région des grands-lacs. C’est un témoignage diffusée dans une émission sur l’entrepreneuriat des femmes via Internet diffusée à la radio Go FM le 8 mars 2023 à l’occasion de la journée des droits de la femme.

Le Collectif des Radios et Télévisions Communautaires du Nord-Kivu, CORACON, est l’initiateur de cette émission qui entre dans la campagne du 8 mars pour la promotion des droits des femmes par et dans les médias.

Six autres émissions « spéciale 8 mars », ont été animées dans le même cadre sur les antennes de radios Tayna, sake Fm, radiotélévision évangélique de développement Hermon, radio rurale de Kanyabayonga, radio communautaire Masisi, radiotélévision moto Butembo Beni.

Le CORACON a aussi réuni 45 leaders, dont 65% des femmes, dans une table ronde autour du thème « participation de la femme au contenu médiatique : état des lieux, défis et actions à mener » 

« Les actions réalisées sont un succès » selon Crispine NGENA, Coordonnatrice du groupe Congo Mwinda qui a suivi de près cette campagne.

Le CORACON se joint aux efforts des femmes depuis plusieurs années. Cette année, comme les autres d’ailleurs, nous nous inscrivons dans la logique de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture, Unesco, avec le thème mondial « Pour un Monde Digital Inclusif : Innovation et Technologies pour l’Egalité des Sexes ». En République démocratique du Congo, la journée est célébrée sous le thème « Éducation Numérique Égalitaire pour la Paix et l’Autonomisation des Femmes et Filles en RDC ».

Dans son entretien avec la journaliste Natasha SEKERAVITI de la radio Go-fm, Madame Aline NDALIKO, accompagnée d’autres femmes entrepreneures ou professionnelles de médias au Nord-Kivu, parle des avantages qu’apporte un bon usage du numérique dans le commerce et dans la recherches de nouvelles opportunités.  « Les femmes doivent apprendre à utiliser Internet, moi j’ai lancé deux produits sur le marché, un savon médical et l’huile de beauté et je vends grâce aux réseaux sociaux. » nous a-t-elle révélée. Au sujet des femmes qui se détournent de l’usage d’Internet en craignant la cybercriminalité, Aline estime que ceci ne doit pas constituer un frein et recommande plutôt que les femmes qui utilisent le numérique apprennent à se protéger. Cette opinion est soutenue par Maitre Lydie KAKE. Invitée dans une émission sur le cyber harcèlement animée sur la radio Soleil de Butembo par Sifa BAHATI, cette avocate encourage les victimes de ces attaques à dénoncer auprès des instances de la justice.

Dans un micro baladeur de Honorata MUSANGANYA réalisé à la radio Tayna de Goma, les femmes rencontrées parlent, elles aussi de bienfaits que leur procure l’utilisation d’Internet. Dans leur témoignage, elles rapportent qu’elles ont postulé des opportunités d’emploi, de formation et de voyage grâce à Internet et ont eu gain de cause.

Selon l’enquête que CORACON a menée au cours du deuxième semestre de l’année 2022, les femmes interviennent moins dans les médias traditionnels et modernes pour diverses raisons. Nous avons découvert que 73 % d’hommes se sont exprimés dans les radios contre 27% des femmes. Cette enquête a été réalisé sur une période de 6 mois et sur un échantillon de 7 radios du Nord-Kivu grâce à une fiche de monitoring.

Échangeant sur cette recherche dans la table ronde, des participants estiment que ce sont les journalistes qui ne font pas souvent intervenir les femmes et les filles. D’autres, par contre, pensent que bon nombre de femmes ne veulent pas parler aux médias. Les participants à la table ronde, constitués des journalistes, membres de société civile, étudiants, membres des mouvements citoyens, femmes de partis politiques et des scientifiques ont examiné ensemble les facteurs socio-culturels qui freinent la femme dans sa relation avec les médias traditionnels et numériques. Les responsabilités des uns et des autres ont également été scrutés aux fins de réappropriation de l’utilisation des médias par les femmes.

Les trois intervenants ont proposé des pistes de solution qui permettraient qu’il y ait plus de femmes parmi les constructeurs du contenu des médias traditionnels et numériques. Ainsi, Rozenn KALAFULO, journaliste à Pole fm demande aux partenaires du CORACON de continuer à appuyer le monitoring des interventions des femmes dans les médias et que l’an prochain on évalue la situation. Pour sa part, le Professeur Deodatus NYAHUTWE, enseignant de sociologie à l’Université de Goma demande aux journalistes d’aller vers les femmes et qu’elles interviennent dans leurs émissions. Quant à Carine LUBANDA, les femmes doivent savoir se redéfinir et faire des recherches pour mieux répondre aux questions des professionnels des médias.

Le Coordonnateur du CORACON, KAKULE VAGHENI Jacques, invite les journalistes de son réseau et les femmes en particulier à plus de proactivité à la radio en faisant intervenir les femmes et appelle les femmes et les filles à s’approprier les médias comme un acquis pour leur épanouissement.

Voici d’autres liens en rapport avec notre campagne.

  1. https://urlz.fr/l1ib
  2. https://urlz.fr/l1id
  3. https://urlz.fr/l2sI