Le journalisme n’est pas un crime

Des journalistes prennent part à la séance de réflexion lors de la célébration de la journée internationale de la presse ce 3 mai 2022 à Goma. Photo: Coracon

« Vous savez comme moi que le travail du journaliste, bien que noble, est un exercice difficile surtout lié au contexte du Nord Kivu et particulièrement en cette période d’état de siège ». C’est en ce terme que la présidente de l’Union Nationale de la Presse du Congo, UNPC, section Nord-Kivu, Rosalie ZAWADI a peint le contexte du travail du journaliste. C’était lors de la célébration de la journée internationale de la presse ce 3 mai 2022 à Goma.

Le Collectif des Radios et Télévisions Communautaires du Nord-Kivu, CORACON, en partenariat avec l’UNPC a réuni ce jour, 112 journalistes pour réfléchir sur le thème : « La presse sous l’emprise du numérique ».

A cette occasion, les journalistes ont échangé directement avec le maire policier de la ville de Goma et le représentant du gouverneur militaire. Certains journalistes se sont plaints qu’ils sont parfois arrêtés dans l’exercice de leurs fonctions. Tuver WUNDI, correspondant de Journaliste en Danger, JED/Nord-Kivu a fait un plaidoyer auprès des autorités présentes dans la salle en leur demandant de favoriser un climat apaisé de travail aux journalistes. Plaidoyer que la Coordinatrice du bureau des experts au cabinet du gouverneur militaire promet exposer à sa hiérarchie.

 Rosalie ZAWADI a rappelé dans son discours que beaucoup de regroupements des journalistes continuent d’exiger : « Le décret d’un moratoire sur les arrestations de journalistes pour des faits commis dans l’exercice de leur fonction, la fin des peines privatives de liberté pour les délits de presse et une révision complète de la loi de 1996 sur l’exercice du journalisme dans le pays et la mise en place d’un mécanisme dédié à la sécurité des journalistes »

Dans le classement de l’année 2022 de Reporters sans frontière, la République démocratique du Congo, RDC, est classée à la 125ème place sur les 180 pays du monde. JED a dénoncé 75 atteintes à la liberté de la presse ces 6 derniers mois. Les célébrations comme ce 03 mai sont importantes pour les journalistes afin d’échanger sur les défis du métier du journaliste et trouver des pistes de solution.

Dans la célébration de cette journée, le thème choisi au niveau national stipule que « le journalisme n’est pas un crime ». Cette thématique véhicule un contenu que l’UNPC a utilisé pour faire passer un message en cette journée du 3 mai à savoir, « rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la presse qui est un des piliers de la démocratie ».

Dans son entendement, l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO),  le 3 mai de chaque année, est un jour de réflexion pour les médias professionnels sur les questions relatives au respect de la déontologie du journaliste. La Journée mondiale de la liberté de presse est par ailleurs, un moment de soutien aux médias qui sont des cibles pour la restriction ou l’abolition de la liberté de presse. C’est également une journée du souvenir pour les journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession.

La rédaction du Coracon.