
La population vivant à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et celle du Rwanda ont vécu des périodes des guerres. Nous pouvons citer la guerre de L’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo de 1996 (AFDL), celle du Rassemblement Congolais pour la Démocratie de 1998 (RCD), le Mouvement du 23 Mars de 2012 (M23).
Le Rwanda est accusé d’avoir soutenu ces guerres, chose que les autorités rwandaises réfutent toujours tout en accusant à leur tour le Congo d’héberger des génocidaires. Référence faite au combattants FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) qui ont leurs bastions dans quelques zones de la RDC. Ces violents conflits ainsi que les accusations mutuelles cautionnent depuis plus de 2 décennies un sentiment de méfiance entre les deux peuples.
Malgré cette histoire violente, quelques jeunes de la ville de Goma en RDC et ceux de Gisenyi au Rwanda, croient que c’est possible que ces deux peuples cohabitent.
Le Collectif des Radios et Télévisions Communautaires du Nord Kivu (CORACON) en collaboration avec l’organisation Vision Jeunesse Nouvelle de Gisenyi (VJN) et le groupe des artistes musiciens congolais et rwandais dénommé « Simama Afrika » (lève-toi Afrique) a organisé une tribune d’expression populaire à Goma. Cette activité a réuni quelques jeunes de Gisenyi et de Goma pour leur permettre d’échanger les expériences. Ils ont discuté autour du sujet « comment la musique et la danse peuvent contribuer au renforcement des liens entre les congolais et les rwandais. »
Toutes ces discussions ont constitué des émissions que nos radios membres ont diffusé. Les auditeurs et internautes ont partagé leurs propres expériences en matière de cohabitation. Voici quelques témoignages que nous avons retenus.
David MIRIMBA, congolais : « Moi, j’ai un ami avec qui on étudie ensemble à l’université. Quand on était en G1, j’aimais beaucoup les chansons de Médie (un artiste Rwandais). Comme c’était en kinyarwanda et je voulais comprendre ce que chantait Médie, cela m’a obligé d’approcher mon camarade rwandais pour qu’il m’aide à traduire ces chansons. Il m’a aidé. Dès lors il a aussi commencé à me poser des questions sur le contenu des certaines musiques congolaises chantées en Lingala et je les traduis pour lui aussi. Aujourd’hui nous sommes devenus des bons amis. Il vient me rendre visite à Goma (RDC) et moi, de fois, je vais à Gisenyi (Rwanda) pour rendre visite aux membres de sa famille. »
Rester en communication
BAKUNDAKABO Rashidi, rwandais : « J’ai un ami Congolais mais qui vit actuellement au Norvège. On s’était rencontrés dans un concert au TAMTAM (la plage publique) à Gisenyi. Comme nous étions assis côte à côte avec lui, nous étions en train de commenter les prestations des différents artistes ensemble. A la fin du concert, nous avions échangé les numéros de téléphone. Après, nous avions commencé à échanger via des messages et à nous rendre visite mutuellement. Quelques mois plus tard, son frère l’a appelé à Norvège. Avec lui, nous continuons à nous parler à travers les réseaux sociaux. »
MWANZIRE Olivier, congolais : « Un jour j’étais allé en vacances chez mon grand-frère qui travaille au Rwanda dans un village appelé Chacha. Pendant mes vacances, nous étions invités à un mariage. Dans le mariage on a mis des chansons rwandaises. Je m’étais mis débout et j’avais commencé à danser. Un garçon de là, a constaté que je dansais très mal le Kinyarwanda. Il est venu vers moi et a commencé à m’apprendre comment on danse. A la fin de la fête, nous avons échangé les numéros de téléphone. Il me rend souvent visite à Goma, nous partageons la même chambre et moi, je lui rends quelques fois visite dans son village. »
Ce qui peut nous rapprocher d’avantage
Ces jeunes, pensent qu’il existe d’autres activités à part la danse et la musique pour tisser des liens solides. Selon eux, les congolais peuvent inviter les rwandais dans des activités culturelles comme des conférences, des matchs, festivals etc. Nous pouvons aussi renforcer la communication entre nous sur les réseaux sociaux, sur Facebook par exemple. Que les artistes rwandais glissent un peu de lingala ou kiswahili dans leurs chansons, pour que les congolais soient plus attirés par les messages.
A eux d’ajouter que les musiciens du Rwanda et du Congo travaillent sur le contenu de leurs musiques. Il faut que ça passe un message éducatif. Pas d’injures, des bavures. Mais aussi, que les musiciens du Congo et du Rwanda fassent souvent des chansons d’ensemble (futuring).
Gracias Mwanza