
‘’Quelques jeunes de Goma s’expriment à ce sujet dans une émission, à l’occasion de la journée mondiale de la radio’’
Dans une relation amoureuse chez les jeunes, la question de connaître le cycle menstruel fait objet d’un débat. D’une part certains hommes pensent que cela revient à la fille. De l’autre part, certaines filles pensent que la responsabilité doit être partagée.
Euphrasine KIKOBO, 24 ans, pense : « Le garçon comme la fille doivent tous connaître le cycle de la fille. Je dis ça parce que si mon copain ne connaît pas mon cycle, il peut me faire des caresses très profondes et m’amener à faire des rapports sexuels avec lui sans nous protéger. En ce moment-là, si je conçois contre ma volonté, nous allons tous deux subir les conséquences fâcheuses. Pendant que s’il connaissait mon cycle, il allait prendre des précautions. »
Tony MUSULU, 19ans « On dit toujours, la charité bien ordonnée commence par soi-même. Si la fille s’aime bien, c’est bien elle qui doit connaître son cycle et prendre des mesures de précaution. Si moi je l’engrosse, je vais poursuivre avec mes études, elle non. Et puis c’est elle qui portera l’enfant pendant les neuf mois. Je demande aux filles d’être très clairvoyantes. Elles doivent connaître leur cycle et prendre les mesures des précautions. Cela ne revient pas à l’homme de réfléchir à leur place. »
Hélène MULEGA, 20ans « De fois même nous les femmes ça nous complique. Je peux penser que j’ai bien compté, alors que je me suis trompé. Surtout pour nous qui avons des cycles irréguliers. Moi je pense qu’il y a même certains garçons qui maîtrisent bien la question du cycle que certaines filles. Mais si mon copain peut s’informer et m’aider à bien compter, je crois qu’en me protégeant, il sera aussi en train de se protéger. »
Les jeunes doivent se protéger
Docteur Clovis AKONKWA, program manager du projet jeuneS3 au sein de RACOJ (Réseau des associations congolaises des jeunes) : « Nous conseillons toujours aux jeunes garçons de connaître le cycle menstruel de leurs copines. Beaucoup des jeunes garçons oublient que les conséquences qui peuvent découler des rapports sexuels non protégés quand la fille est en ovulation, doivent être consommées par les deux parties. Prenons les cas des grossesses non désirées. Lorsque cela arrive, le garçon a tendance à demander à la fille d’avorter cette grossesse. Quand l’avortement pose des complications, la fille va dénoncer l’auteur de la grossesse et il va finir sa vie en prison. Voilà pourquoi le garçon a aussi intérêt à connaître le cycle de sa copine. Je travaille dans le projet JueneS3. Dans ce projet, nous donnons aux jeunes les informations et services sur la santé sexuelle et cela d’une manière gratuite. Si les jeunes filles on difficile à connaître leurs cycles menstruels, elles peuvent passer aux centres de santé qui travaillent avec JeuneS3 et ils auront des explications sur leurs cycles. Si elles veulent, elles peuvent aussi venir avec leurs copains et ils auront des explications ensemble. Avec le projet jeuneS3, nous décourageons aussi les rapports sexuels non protégés chez les jeunes’’. A part les grossesses non désirées que les jeunes craignent, nous citons aussi les infections qu’ils peuvent se contaminer à partir de ces rapports sexuels non protégés, ajoute docteur Clovis AKONKWA.
Gisèle BAGHENI