Le processus électoral et le travail de paix

Réfléchir et discuter pour la paix.

La vulgarisation des messages de paix, un cheval de bataille pour tous les partenaires du service civil pour la paix (SCP). Le programme SCP en République Démocratique du Congo (RDC) accompagne une quinzaine d’organisations ecclésiastiques et laïques. Elles s’engage pour une période électorale sans violence.

Le SCP est une coopération entre le ministère du développement et de la coopération économique de l’Allemagne et des organisations humanitaires allemandes. Pain pour le Monde (PPLM), l’organisation humanitaire de l’église protestante allemande, fait partie du SCP. PPLM soutient différents partenaires au Congo.

Pendant la dernière réunion du SCP en RDC, quelques membres du réseau ont répondu aux questions suivantes :

Qu’est-ce qu’il faut pour que les élections soient un facteur de la paix en RDC ?

Vous en tant qu’artisan de la paix, que faites-vous concrètement en cette période pré-électorale ?

Wycliffe MBUYA, directeur général du Service d’Appui au Développement Régional Intégré (SADRI), de la rovince du Haut Katanga :

« Premièrement je dirai qu’il faut que les élections soient bien organisées c’est-à-dire qu’il faut que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) fasse très bien son travail. Et nous en tant qu’artisan de la paix, à notre niveau nous avions organisé les cultes œcuméniques où nous avions réuni toutes les plates formes des confessions religieuses et tous les acteurs politiques où nous passions le message chrétien pour dire que les élections n’avaient commencé avec les hommes mais c’est Dieu qui avait commencé par élire son peuple qui sont les saints. »

Un travail pour tous

Maître Christian KAMBALE, coordonnateur de la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création (JPSC/CEBCA) de la province du Nord Kivu :

« Il y a un travail qui doit se faire à tous les niveaux :

A la CENI de pouvoir crédibiliser les élections et d’écouter la voix de la société civile.

Les partis politique de ne pas instrumentaliser la population pour la pousser à la violence.

La population de ne pas se laisser manipuler par certains politiciens

Les églises doivent continuer avec leur travail de moralisation pour montrer à la population que la violence ne peut qu’appeler la violence.

Nous, la JPSC de la CBCA, nous donnons des informations suffisantes aux personnes vivant dans des villages qui n’ont pas accès à l’information et qui ne comprennent pas les enjeux des élections. »

Odile BULA BULA, coordinatrice adjointe du Réseau d’Innovations Organisationnel (RIO) et du Service Civil pour la Paix (SCP/RDC) de la province du Sud Kivu :

« Pour nous en RDC, comme nous avançons vers l’échéance qui a été acceptée par toutes les parties prenantes, nous avons peur, par ce que nous ne sommes pas sûre que ça sera paisible. Moi, je pense qu’il faut que le processus tienne compte des apports des uns des autres. S’il y a des gens qui doutent de quelques mécanismes qui sont déjà arrêtés par la CENI, qu’on puisse réexaminer leurs revendications et il faut crédibiliser la justice congolaise. Nous à RIO avons commencé un processus d’éducation civique et électorale pour que les gens puissent respecter les autres. »

Pour un vote utile

Grace LULA, coordinatrice de la Ligue des Femmes pour le Développement et l’Éducation Démocratie, de la province de Kinshasa :

« Pour que les élections se réalisent de façon apaisée, c’est tout le monde qui doit mettre du sien, chacun doit amener un verre d’eau pour éteindre le feu même si on ne le voit pas encore avec des grandes flammes. Mais on sent qu’il y a déjà un certain malaise dans la préparation des élections. Il faut que l’accord de la Saint Sylvestre du 31 Décembre 2016 soit mise en application dans toute son entièreté. La CENI a promis que ça serait les élections inclusives, à la dernière minute elle-même décide de n’est plus impliquer les congolais de l’étranger. Nous en tant qu’artisanes de la paix, nous sommes en train de sensibiliser, informer les jeunes pour un vote utile. »

Lars MEISSNER, responsable des projets de PPLM, département Afrique Central et de l’Ouest, était venu de l’Allemagne. Il s’est expliqué par rapport à son pays:

« En Allemagne, les élections s’organisent après 4 ans. En 2017, pas de parti a eu la majorité des votes. Des négociations compliquées ont suivi jusque l’Allemagne a eu un gouvernement nouveau. C’est une coalition des chrétiens-démocrates et des sociaux-démocrates. Mais Angela Merkel est restée chancelière. En Allemagne les mandats sont illimités. Merkel est au pouvoir depuis 13 ans. L’économie du pays est stable, mais on reproche au gouvernement que l’aspect social est négligé. Les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres. Le pays est de plus en plus divisé, aussi parce que certains politiciens utilisent un langage qui divise au lieu de réunir la population. »

Flaubert DJATENG, consultant de PPLM au Cameroun, a évoqué le cas des élections dans son pays:

« Nous sommes dans une période électorale au Cameroun. C’est une période compliquée par ce que nous avons cinq élections qui sont supposées être faites cette année. L’élection présidentielle, celle des sénateurs, des députés, des maires et celle des gouverneurs des provinces. Ça c’est déjà un grand défi sur le plan organisationnel même pour la structure qui organise les élections. Les élections qui ont déjà eu lieux sont celles des sénateurs et s’étaient bien passées. Nous attendons les élections présidentielles qui se tiendront en octobre. Au niveau social, nous avons constaté que l’argent se raréfie. Au niveau politique, il y a un débat aux tours de l’alternance au pouvoir, notre président est au pouvoir depuis plus de 33 ans. »

Texte et interviews : Gracias Mwanza