Aimer les voisins

 

Les jeunes au travail.

La cohabitation pacifique entre Congolais et Rwandais reste une chose difficile pour certains jeunes congolais. Mais il y a des efforts pour renforcer la paix dans la région de grands lacs. Le collectif des radios et télévisions communautaires du Nord Kivu (CORACON) fait partie de ces acteurs de la paix.

A l’occasion de la journée internationale de la paix, CORACON a organisé une tribune d’expression populaire à Kanyaruchinya au territoire de Nyiragongo. Les habitants de cette région près de la ville de Goma ont vécu beaucoup de traumatisme pendant les périodes de guerres avec les voisins rwandais.

Malgré cette histoire violente un groupe de journalistes et artistes du Rwanda et du Congo donne la preuve que la cohabitation est possible. Fiston Muhindo et Arsène Kyondo du Congo et Maxime Rindiro et Yves Nkuyemuruge du Rwanda ont produit la vidéo « Simama Africa », une chanson de la paix. Elle était projetée pendant la tribune publique. Maxime Rindiro est même arrivé du Kigali pour la discussion avec les jeunes. « La violence et la haine ne nous amène à rien . Bien au contraire sa nous détruisent », a déclaré Rindiro.

Être amis

« Au niveau du Rwanda, nous avons aussi envie de cohabiter avec les Congolais. Mais nous sommes limités par les préjugés que nous portons à leur égard », a déclaré le jeune Rwandais. Mais lui-même, il a des amis congolais. Il les a connus grâce au partenariat entre l’organisation des jeunes Ejo Youth Echo à Kigali (Rwanda) et CORACON, basé à Goma (Congo). Ils organisent des stages des Rwandais au Congo et vice versa. Après cette expérience, Rindiro a jugé bon de s’exprimer avec les collègues congolais via la musique pour éduquer d’autres jeunes.

Les participants de la tribune d’expression ont confirmé leur souhait de vivre en paix avec les voisins. « Nous avons des choses qui nous unissent avec les Rwandais. Il y a par exemple le commerce transfrontalier, le sport et tant d’autres », a dit un jeune. Il s’est demandé pourquoi les préjugés persistent et se transmettent de génération en génération. « A notre avis, les dirigeants doivent trouver un compromis pour qu’on se sente à l’aise l’un et l’autre », a déclaré un groupe des jeunes.

Ouverture au monde

Un autre groupe s’est exprimé ainsi : « Nous jeunes, avons la volonté de cohabiter pacifiquement. Ce qui nous bloque de fois ce sont les conceptions que nous avons des Rwandais, les préjugés. De fois nous pouvons y parvenir et après nous nous trouvons devant ces obstacles et nous abandonnons, pourtant cette volonté existe ».

« Pour nous, la cohabitation facilite l’échange des idées, l’ouverture au monde et permet de se sentir à l’aise en vivant avec l’autre. Cela peut conduire au développement », a ajouté un autre groupe des jeunes.

Gisèle BAGHENI